Un centre d'études finlandais a publié une nouvelle enquête sur les conséquences du dieselgate, ce scandale qui a éclaté en 2009 et les moteurs truqués. Plus de 200 000 morts en Europe sont dues à ce scandale sur ces 15 dernières années.
Des chiffres qui font froid dans le dos. Ce mardi 27 mai, le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), un centre de recherche finlandais indépendant a publié un nouveau rapport sur les conséquences du dieselgate, survenu en 2009. Et les résultats sont alarmants.
Révélé en 2015, le scandale du dieselgate fait état de onze millions de voitures trafiquées, notamment par Volkswagen, afin de dissimuler l’ampleur de leurs émissions toxiques. Ce lundi 26 mai, quatre anciens dirigeants de la marque allemande ont été condamné à de la prison pour "fraude en bande organisée."
Ce mardi, le CREA a publié son étude intitulée "Impacts sur la santé des véhicules diesel soupçonnés d'utiliser des dispositifs d'invalidation interdits dans l'UE et au Royaume-Uni." Les chiffres cités font froid dans le dos.
En France, 16 000 morts seraient dues à ce scandale depuis 2009. Un nombre qui devrait augmenter. Vers 24 000 morts d'ici à 2040 et 43 000 selon les estimations les plus hautes.
Cela ne s'arrête pas là. L'étude fait aussi état de 26 000 cas d'asthme chez les enfants en France ces 15 dernières années. Ce scandale serait également la cause de 3400 cas de diabète ou encore 1,6 millions de jours de congés maladie pris depuis 2009.
A l'échelle européenne, les nombres sont encore plus impressionnants. 205 000 décès prématurés à travers toute l'UE et le Royaume-Uni depuis 2009 et jusqu'à 2040. Un nombre qui peut grimper à 356 000 morts selon les estimations les plus hautes.
L'étude parle de 152 000 nouveaux cas d'asthme chez les enfants d'ici à 2040 et 346 000 dans le pire des cas. Au total, cela sera 24 000 000 d'absences (jours de congés maladie) au travail d'ici 15 ans.
Des morts jugés évitables pour Anne Lassman-Trappier, en charge de la qualité de l'air pour France Nature Environnement, interrogée par Radio France.
"Il faut que l'État impose aux constructeurs automobiles la remise aux normes de ces véhicules. C'est ce qui a été fait aux États-Unis dès que le scandale a éclaté, pour sauver des milliers de vies. On parle de milliers de cas d'asthme, de centaines de milliers de journées non-travaillées pour l'économie. Ça vaut le coup, il faut agir. C'est tout à fait anormal qu'on laisse autant de dégâts sanitaires être causés pour protéger des constructeurs automobiles."
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