Sale temps pour les coupés 3 portes depuis quelques années. Si l’immense majorité des constructeurs automobiles généralistes ont renoncé à ce type d’architecture, les acteurs de la sphère premium rationalisent leur offre à mesure que les débouchés commerciaux s’amenuisent. Ainsi, l’Audi TT a définitivement tiré sa révérence en 2023, tout comme s’apprête à le faire Toyota avec la Supra. Nissan, de son côté, tient bon en maintenant la commercialisation du coupé Z sur certains marchés (USA, Japon), tandis que Honda s’apprête à orchestrer le retour de la Prélude. Comme quoi, tout espoir n’est pas perdu. De son côté, Mercedes n’en compte plus que deux à son panel (CLE et AMG-GT), quand BMW fait figure d’exception en en dénombrant pas moins de trois (Série 2, Série 4 et Série 8). 

Plus à la portée de tous les constructeurs

Ce désamour pour les coupés 3 portes s’est progressivement accéléré au début des années 2010, en même temps que celui observé pour les cabriolets, subissant de plein fouet la survenue d’une nouvelle race de véhicules : les SUV, parfois abusivement assimilés à des “coupés”, en raison de l’intense chute de pavillon caractérisant les plus dynamiques, bien qu’invariablement dotés de quatre ouvrants latéraux. Disposer d’un véritable coupé dans sa gamme relève aujourd’hui du privilège, comme peuvent encore se le permettre des acteurs tels que Bentley, Ferrari, Lamborghini ou Porsche. Ce type de profil reviendra-t-il un jour populaire, comme à la grande époque des Opel Manta et Ford Capri, pour ne citer qu’eux ? Rien n’est moins sûr. 

Star de la première moitié des années 2010

L’intéressé du jour se nomme Peugeot RCZ, un coupé né précisément sous l’appellation 308 RCZ, lors de sa révélation à l’état de showcar, au salon de l’automobile de Francfort, en 2007, avant de s’émanciper de la terminologie qui trahissait sa filiation avec la brave compacte alors déclinée en 3 et 5 portes, en break, et même en coupé cabriolet. Autres temps, autres mœurs : deux décennies plus tard, l’actuelle 308 ne se décline plus qu’en break et 5 portes. Devenu réalité en 2010, commercialement parlant, le Peugeot RCZ fut restylé dès 2012 avant que Carlos Tavares, fraîchement nommé à la tête de PSA, ne signe prématurément son arrêt de mort dès 2015, en raison du piètre état de santé financière du groupe.

Un frémissement chez Peugeot, depuis ce début d'année

Dix ans plus tard, le catalogue Peugeot fait plutôt grise mine au rayon sportives, alors que la 508 PSE de 360 ch a récemment stoppé sa production et qu’on n’a plus vu de représentantes du label GTI depuis 2020, après l’arrêt des 208 et 308 éponymes. Mais depuis le départ précipité de Carlos Tavares à la tête de Stellantis, fin 2024, ainsi que de Linda Jackson en charge de Peugeot jusqu’en février 2025, un vent de fraîcheur semble souffler sur la firme sochalienne depuis la nomination d’Alain Favey. On lui doit notamment le retour en grâce de la 208 GTI, révélée en marge des 24h du Mans, qui entamera sa carrière commerciale courant 2026, avec la confortable bagatelle de 280 ch. Rien de moins.

Forcément les doigts dans la prise

Cet inattendu come back pour la descendante de la mythique 205 GTI s’accompagne toutefois d’une condition : le recours à une mécanique 100% électrique pour échapper à l’impitoyable malus écologique, comme s’y sont ou s’apprêtent à s’y convertir tous les prétendants à ce segment. On pense notamment à l’Alpine A290, la Lancia Ypsilon HF, ou encore la future Cupra Raval. 

Notre réinterprétation du coupé Peugeot RCZ

Des concessions, le Peugeot RCZ n’y échapperait pas s’il caressait l’espoir de réintégrer le catalogue. Pas question pour lui de revenir en l’état, surtout depuis l’abandon de la franchise TT chez Audi, dont il tira largement son inspiration, architecturalement parlant. Dès lors, on pourrait l’imaginer revenant sous la forme d’une berline basse à 4 portes, sous un aspect encore plus radical que la dernière génération de 508, elle-même en rupture par rapport sa devancière d’allure plus classique. On pourrait également réinterpréter le RCZ à la manière d’un SUV coupé, comme l’a (maladroitement ?) fait Ford avec le récent Capri. Mais à Auto-Moto, nous avons plutôt opté pour la solution du “crossover”.

Une bouteille à la mer...

Si notre illustration exclusive reste ainsi fidèle à une carrosserie 3 portes, elle cède à l’élévation du centre de gravité en majorant la garde au sol. Du RCZ originel, nous avons tenu à reconduire les fameuses arches de toit en aluminium, de même que le toit bosselé, ou encore la découpe enveloppante du capot. Mais il paraissait impensable de moderniser les traits de son faciès et de sa poupe, au moment où Peugeot s’apprête à appliquer en production le langage formel initié par le concept-car Inception, en 2023. Espérons que notre proposition ne restera pas lettre morte auprès de la nouvelle direction du Lion. Qui sait ? Et si le RCZ nous revenait d’ici quelques années ? Chiche ?

Peugeot RCZ : et s’il ressuscitait sous la forme d’un crossover ?

Disparu du catalogue depuis une dizaine d'années, l’emblématique coupé du Lion pourrait-il légitimement renaître de ses cendres sous cet aspect ? Auto-Moto a imaginé le futur Peugeot RCZ. Laissez-nous votre avis en commentaire.

Rédacteur

Par Julien Jodry
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