Uber utiliserait un algorithme opaque et sélectif afin de s'octroyer une plus grosse commission sur le prix des courses. Ce en jouant sur le prix délivré à un chauffeur ou sur le tarif à payer pour un conducteur utilisant l'application.
Comme de nombreuses entreprise, Uber cherche le profit. Mais la manière par laquelle la firme cherche à augmenter ses marges interroge parfois. En témoigne une étude américaine de la Columbia Business School de New-York, relayée par le Guardian. L'entreprise utiliserait un algorithme bien spécifique pour augmenter ses profits. Au détriment des chauffeurs et des passagers.
Cette étude du mercredi 25 juin démontre que l'entreprise aurait mis en oeuvre une "discrimination tarifaire algorithmique". Un moyen d'augmenter "les tarifs des passagers" et de réduire "la rémunération des chauffeurs sur les milliards de courses". Ce "de manière systématique, sélective et opaque".
Pour cela, les chercheurs se sont appuyés sur l'analyse de dizaines de milliers de trajets. Selon eux, cet algorithme permet à la firme de mieux connaître le comportement des chauffeurs et des utilisateurs. Et de déterminer qui est prêt à payer davantage pour un trajet ou quel chauffeur demande moins d'argent.
Avec cela, Uber augmenterait donc la part qu'il prend sur une course, en jouant sur les tarifs pour les chauffeurs ou pour les passagers. Et de préciser :
"Depuis la mise en œuvre de la tarification à l’avance, Uber a augmenté les prix des passagers, réduit les salaires des chauffeurs, augmenté ses taux de participation et, bien sûr, a considérablement amélioré ses flux de trésorerie au cours de la période couverte par cette étude."
Une étude qui confirmerait d'autres recherches menées par des chercheurs britanniques. Notamment l'université d'Oxford, s'intéressant à système de tarification dynamique d'Uber datant de 2023, pas plus loin que la semaine dernière.
Les conclusions étaient sans équivoque : les chauffeurs anglais gagnent désormais "considérablement moins" pour chaque heure de conduite. Quand les passagers déboursent maintenant plus qu'avant la tarification dynamique.
Cela s'expliquerait par le fait qu'Uber prendrait une commission de 29% en moyenne, allant même jusqu'à 50% dans certains cas. Or, cela était de 20 à 25% auparavant. Une affaire juteuse pour l'entreprise, qui a généré 6,9 milliards de dollars de bénéfices en 2024, contre 303 millions de pertes en 2022.
En attendant, la firme se défend via la voix d'un porte-parole. Suffisant pour convaincre face à cette polémique ?
"Nos algorithmes de tarification dynamique permettent d'équilibrer l'offre et la demande en temps réel afin d'améliorer la fiabilité de la plateforme." " Les suggestions selon lesquelles nos systèmes manipulent les prix de manière injuste ou discriminatoire sont tout simplement fausses et ne sont pas étayées par des preuves."
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